Prendre la parole en classe : une capacité essentielle qui peut pourtant s’avérer intimidante, en particulier pour les plus jeunes. Nombreux sont les enfants qui, une fois interrogés par leur enseignant, ressentent une sensation de vide, une peur soudaine ou un stress paralysant. En tant que grands-parents, comment soutenir nos petits-enfants sans empiéter sur le rôle éducatif des parents ? Comment les aider à s’affirmer tout en douceur ? À travers cet article, je vous propose des clefs concrètes et éprouvées pour accompagner votre petit-enfant vers plus d’aisance à l’oral. Et pour cela, retour sur un séjour marquant dans un lieu inspirant…
Identifier les origines du trac chez l’enfant
Un stress plus courant qu’on ne l’imagine
La peur de prendre la parole à l’école ne résulte pas forcément d’un manque de connaissances ou de compétences. Elle provient souvent d’un manque de confiance en soi, du regard des autres ou encore d’un perfectionnisme précoce. Certains enfants redoutent de faire une erreur, d’être jugés ou simplement de se retrouver au centre de l’attention.
L’écoute active pour détecter les blocages
Avant toute chose, il est essentiel d’écouter sans juger. Posez des questions ouvertes : “Qu’est-ce qui t’a fait peur ?”, “Qu’as-tu ressenti ?”. Le fait d’en parler permet parfois de désamorcer un stress accumulé. Votre rôle ici est de valider ses émotions, non de les minimiser.
Des astuces pratiques pour améliorer la prise de parole
Jeux de rôles et mises en situation
Transformez des moments de jeu en opportunités d’apprentissage. Faites semblant d’être l’enseignant et posez-lui une question simple. Variez les scénarios : exposé, réponse à une devinette, lecture à voix haute… Cela permet à l’enfant de s’habituer à parler dans un cadre ludique.
Petites victoires, grands progrès
Mettez en valeur chaque prise de parole, même en petit comité familial. Valorisez l’effort plus que le résultat : “Tu as bien articulé”, “j’ai bien compris ce que tu voulais dire”. Ces encouragements renforcent positivement son estime de soi et donnent envie de recommencer.
Créer un environnement bienveillant à la maison
Les mots ont un poids
Évitez les phrases qui renforcent la pression, telles que “Tu dois réussir” ou “Tu dois bien parler”. Préférez des formulations comme “Fais de ton mieux” ou “Dis les choses comme tu les ressens”. L’absence de jugement libère plus qu’on ne l’imagine.
Partager ses propres expériences
Racontez vos souvenirs d’enfance, vos moments de stress devant la classe, les fois où vous avez bafouillé ou oublié vos mots. Ces confidences permettent à l’enfant de comprendre que le trac est universel et qu’il se surmonte avec le temps.
Et si l’environnement jouait un rôle clé ?
Une révélation en pleine nature
Durant un séjour dans la tranquille ville de Beaucroissant, en Isère, j’ai eu l’occasion de voir mon petit-fils participer à un atelier d’expression orale organisé lors d’une fête locale. Ce petit village, situé à proximité de Grenoble, offre un cadre naturel apaisant, presque thérapeutique. Loin du tumulte scolaire, il a étonnamment osé prendre la parole face à une poignée d’enfants.
Quand le calme favorise l’expression
Ce moment m’a marqué : nous étions assis sous un tilleul, à côté d’un groupe d’enfants qui jouaient à improviser des histoires. Mon petit-fils, habituellement discret, a pris la parole avec assurance. Ce jour-là, j’ai compris combien le contexte et l’ambiance comptaient dans la façon dont un enfant s’exprime. Le silence bienveillant de Beaucroissant avait fait son œuvre.
Envisager des ressources professionnelles
Quand consulter un spécialiste ?
Si votre petit-enfant manifeste un blocage persistant (mutisme en classe, pleurs, panique avant les interventions), orientez les parents vers un orthophoniste ou un psychologue pour enfants. Certains troubles (phobie sociale, anxiété de performance) nécessitent un accompagnement adapté.
Les ateliers collectifs, une excellente ressource
De nombreuses villes (comme Grenoble, non loin de Beaucroissant) proposent des ateliers d’expression orale pour enfants. Ces structures permettent de pratiquer la prise de parole dans un cadre rassurant, encadré par des professionnels.
Transmettre les bons outils aux parents
L’importance de l’alliance générationnelle
En tant que grands-parents, nous disposons d’un recul et d’une patience précieuse. Plutôt que de donner des leçons, partageons de manière subtile nos observations avec les parents. Par exemple : “J’ai remarqué qu’en jouant au théâtre avec lui, il semblait moins intimidé”.
Construire ensemble un climat de confiance
Dialoguer régulièrement en famille sur les émotions, valoriser les efforts plutôt que les résultats, avoir des moments d’écoute sincère… autant de gestes qui aideront l’enfant à développer une parole libre et confiante.
Accompagner un enfant dans son rapport à la parole, c’est lui offrir un outil fondamental : celui de s’affirmer, de se défendre, de rêver tout haut. Et parfois, c’est dans les lieux les plus calmes, comme au cœur de l’Isère, que les plus petits trouvent leur plus grande voix.
